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La maîtrise de l’affouragement et des pâtures suppose que la culture de fourrage soit une production délibérée de matières végétales pour nourrir le bétail. Celle-ci est pratiquée dans les régions où les fourrages naturels ne sont pas assez riches ou sont inaccessibles, mais aussi pour avoir des productions plus intensives. En plus des plantes et des pâturages naturels, on applique des techniques culturales adéquates (travail du sol, semis, entretien) pour produire des fourrages complémentaires. Ce sont les « cultures fourragères ». 267 pages
2000
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La production animale prend une importance croissante dans les pays en développement : la demande en produits de l’élevage y a connu une croissance spectaculaire au cours des deux dernières décennies et devrait continuer à progresser; on parle de « révolution de l’élevage ». Cette demande croissante ne peut être satisfaite que par une production animale accrue. Cependant, des considérations éthiques amènent à nourrir les ruminants avec des fourrages plutôt qu’avec des aliments à base de céréales concurrents de l’alimentation humaine. Dans ce contexte, il faut souligner les qualités bien connues des principaux fourrages tropicaux, car celles-ci sont la clé des systèmes de production en régions tropicales : à savoir le fort potentiel de production de la plupart des graminées tropicales en raison de leur type de photosynthèse en C4, et la qualité nutritionnelle généralement élevée des légumineuses grâce à la capacité de fixation de l’azote de la plupart des espèces et de la résistance à la sécheresse de beaucoup d’entre elles.
Il est largement admis que, pour parvenir aux augmentations de production nécessaires, il faut passer par l’amélioration de la plupart des nombreux systèmes fourragers qui existent sous les tropiques, par leur intensification et leur diversification, sans nouvelle extension des défrichements agricoles. Dans ce contexte, on pourrait tirer un avantage particulier de la très grande diversité des plantes fourra-gères tropicales et de leurs ressources génétiques, notamment en termes d’adaptation naturelle à des environnements marginaux, afin de produire des fourrages avec le minimum d’intrants sur des terres qui sont impropres à l’agriculture, sans de gros investissements.
Outre cet important enjeu de la production, les considérations environnementales prennent de plus en plus d’importance. Dans la communauté non scientifique, la production animale à partir des prairies et des fourrages tropicaux est souvent tenue pour responsable de la destruction d’écosystèmes riches en biodiversité, telles que les forêts primaires tropicales, et de l’apparition de paysages improductifs extrêmement dégradés. Une telle critique, cependant, ne tient pas compte du fait que le premier aspect est un problème d’extension des terres de culture (lequel dépend à son tour des politiques gouvernementales de développement), alors que le second, plutôt que d’être une caractéristique inévitable des pâturages tropicaux, est un problème de gestion des pâturages concernés. Cependant, il y a un problème environne-mental considérable inhérent à l’élevage des ruminants : l’émission de méthane (CH4), un important gaz à effet de serre (GES), provenant de la fermentation dans le rumen. Afin d’atténuer ces émissions natu-relles, la stratégie la plus appropriée serait d’accroître la productivité des animaux, principalement en améliorant la qualité nutritive des fourrages ; ce qui réduirait les émissions de méthane par unité de gros bétail produit.
Si on analyse l’impact des pâturages et des fourrages tropicaux sur l’environnement, on arrive à la conclusion du rôle potentiellement favorable des pâturages et des fourrages tropicaux.
Les pâturages et les plantes fourragères tropicales fournissent généralement une couverture permanente au sol, hormis bien sûr les espèces à cycle court. De cette façon, on évite l’érosion du sol et ses conséquences défavorables sur la fertilité du sol. Une conséquence particulièrement importante de l’érosion est la perte de matière organique du sol de l’horizon superficiel. En effet, la matière organique est considérée comme un très important puits de carbone, ainsi la couverture permanente du sol n’est pas seulement favorable à une gestion appropriée des ressources naturelles, mais elle contribue aussi à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et donc à limiter le réchauffement climatique.
Les pâturages tropicaux, en particulier dans les systèmes sylvo-pastoraux associant arbres et élevage sur les mêmes terres, sont également de plus en plus reconnus comme ayant un potentiel élevé de séquestration de dioxyde de carbone (CO2). La condition préalable à la prévention de la dégradation des pâturages est l’application d’une bonne gestion de l’occupation des sols. Dans ce contexte, il a été démontré que les espèces fourragères bien adaptées au climat et au sol, principalement les légumineuses herbacées, arbustives et arborées fixatrices d’azote, ont un fort potentiel de prévention de la dégradation des terres et même de récupération. En outre, les recherches récentes ont montré que les graminées tropicales, principalement des Brachiaria, ont la capacité d’inhiber la nitrification dans les sols, contribuant de cette façon à réduire les émissions d’un autre gaz à effet de serre important, l’oxyde nitreux (N2O).
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