Des agriculteurs pratiquent la culture sans labour et la couverture permanente du sol pour de meilleurs rendements

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Evelyn Macho se promène joyeusement sur son exploitation agricole de huit acres recouverte de résidus de cultures. Le paillis entoure les jeunes plants de maïs et de haricot qu’elle a semés récemment.
Cette mère de 42 ans est originaire du village de Natunda, à l’ouest du Kenya. Elle explique : « Le fait de laisser les résidus de cultures et le paillis et une chose très importante, car cela rend le sol plus fertile et … cela compense le besoin d’engrais lorsqu’on cultive du maïs. »
Elle ajoute : « Laisser les résidus de culture sur le sol après la récolte permet également de prévenir l’érosion du sol, et quand on épand l’engrais, le paillis et les résidus de cultures abandonnés sur le sol empêchent l’engrais d’être emporté lorsqu’il pleut abondamment. »
Madame Macho affirme qu’elle a découvert l’importance de couvrir le sol avec les résidus de cultures en 2015 alors qu’elle participait à une formation sur l’agriculture de conservation. Les agents des services de vulgarisation du ministère de l’Agriculture du Kenya et la Kenya Agriculture and Livestock Research Organization ont animé cette formation.
Elle a appris à maintenir le sol de son exploitation agricole constamment couvert en cultivant des légumineuses comme le mucuna (pois mascate) et en utilisant les résidus de cultures comme paillis. La couverture permanente réduit l’érosion du sol et accroît la fertilité du sol.
Isaac Amusavi est l’agent de vulgarisation du gouvernement dans la région. Selon lui, les agriculteurs et les agricultrices locaux ont commencé a appliqué les techniques de l’agriculture de conservation en 2009. Il ajoute : « Ceux qui se sont investis sérieusement dans l’agriculture de conservation en tirent réellement profit. »
L’agriculture de conservation est une approche visant à gérer et conserver le sol au moyen de pratiques telles que la culture sans labour, la couverture permanente du sol et la rotation des cultures. Evelyne Juma est une agricultrice du village de Kisuluni, situé à environ 10 kilomètres de celui de madame Macho. En 2012, elle a délaissé le labour conventionnel pour l’agriculture de conservation. Depuis lors, elle affirme que son sol a retrouvé sa fertilité et que sa récolte s’est considérablement améliorée. Autrefois, madame Juma récoltait deux sacs de maïs de 90 kilogrammes chacun, que sa famille consommait en deux mois ou moins. Elle déclare : « Aujourd’hui, j’obtiens 18 sacs de maïs sur une acre, et en tant que famille nous sommes en sécurité sur le plan alimentaire. »
D’autres agricultrices admirent le succès que madame Juma a avec l’agriculture de conservation et suivent son exemple. Madame Juma soutient qu’elle est en train de former 20 femmes sur les techniques de l’agriculture de conservation telles que l’abandon des résidus de cultures dans le champ pour améliorer la fertilité du sol.
Elle leur montre également comment espacer leurs plants de maïs et de haricot à l’aide d’une ficelle durant les semis. Madame Juma ajoute qu’elle apprend également la diversification des cultures aux autres femmes, en s’inspirant de sa propre expérience.
Avant 2015, madame Macho avait de faibles rendements. Mais, grâce à l’agriculture de conservation, elle récolte jusqu’à 16 sacs de maïs et trois sacs de haricot sur une acre. Elle affirme dépenser beaucoup moins en termes de dépenses agricoles et de main d’œuvre, car elle ne laboure pas sa terre. Elle sarcle moins aussi parce que le paillis empêche les mauvaises herbes de pousser.
Madame Macho avait l’habitude de dépenser 3 300 shillings kényans (environ 33 $ US) par acre pour faire labourer sa terre trois fois en prévision des semis. Avec l’agriculture de conservation, elle utilise les résidus de cultures et ne laboure pas sa terre.
Comme l’agriculture de conservation a permis à madame Macho d’augmenter ses rendements, elle parvient à payer les frais de scolarité. Avant, sa famille avait son repas principal au souper et buvait de la bouillie au déjeuner. Mais, maintenant, ils mangent trois repas par jour. Elle déclare : « La faim était un problème ici, mais maintenant il y a suffisamment à manger pour nous. »

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